Je connais assez mal le cinéma d'Abel Ferrara ; je n'avais vu que L'ANGE DE LA VENGEANCE (MS. 45).
Le film fait un effet étonnant puisque de nombreuses choses et détails dans la facture donnent un côté un peu cheap à l'ensemble (esthétique proche d'une série du début des années 90, effets de science-fiction grossiers etc.). En fait, ce sont ces mêmes artifices, que j'ai jugés dans un premier temps lourdaux, qui donnent au film toute sa force. C'est dans ce décor de série télé, héros lisses et beaux, ces effets de science fiction pas très soignés qu'éclôt, au-delà de la volonté d'impressionner, de donner dans le sensationnel, la menace, diffuse, sourde dont le film traite. La lumière du film, jaune et sombre, rend parfaitement compte de cette ambivalence des effets : lumière belle comme un coucher de soleil, lumière terrifiante comme celle dont accouchent les bombardements - ambiance fin du monde (celle d'APOCALYPSE NOW est de celles-là).